Pierre Richard

Pierre Richard : Le Saintongais

Pierre Richard est né dans un petit village du nom d’Écoyeux, dans l’évêché de Saintes en l’an 1643. Ne cherchez pas Écoyeux sur une carte géographique d’aujourd’hui : vous ne la trouverez pas. Par contre, Saintes y est toujours, au centre-ouest de la France, à seulement 50 kilomètres de l’océan Atlantique. Tout près de Saintes se trouve la réputée région de Cognac et la ville du même nom, reconnue pour son célèbre nectar enivrant.

De toute évidence, la famille de Pierre ne profite pas des fruits de la distillation car il quitte sa région pour tenter sa chance en Nouvelle-France. Le roi de l’époque, Louis XIV, encourage ses sujets à regarder à l’extérieur des frontières et son ministre, Jean-Baptiste Colbert, n’en demande pas mieux, multipliant les échanges avec les pays avoisinants. Colbert encourage donc le peuplement des territoires Outre-Atlantique et encourage les volontaires à s’y rendre et à s’y forger une nouvelle vie, meilleure qe celle de paysan français.

C’est fort probablement de La Rochelle, un port de mer tout près de Saintes qui profite des échanges entre la France et sa colonie du nord de l’Amérique, que Pierre Richard s’embarque pour ne plus jamais revenir. En quelle année? Sur quel navire? Avec qui? Nous ne le saurons peut-être jamais. Les registres nous apprennent cependant qu’il a reçu sa confirmation dans la ville de Québec en 1664. Il avait alors 21 ans. On sait aussi qu’il était à l’emploi d’un dénommé Bertrand Chenay, de Château-Richer, et qu’il habite chez son patron. On sait qu’avant d’obtenir une concession et devenir habitant, le nouveau venu devait s’engager chez un censitaire durant deux ans afin de prouver sa valeur. Et pierre Richard n’a pas été le seul à faire son apprentissage à Château-Richer ou à L’Ange-Gardien, ces deux municipalités au nord de l’Île d’Orléans qui ont vu s’établir plusieurs des premiers émigrants français de la colonie.

En 1670, ce jeune homme de 27 ans tombe amoureux d’une jeune beauté de 24 ans, Marguerite Hévain, française comme lui, mais originaire d’une région loin au nord de la Saintonge. Ils se marient le 24 septembre de la même année et emménagent à L’Ange-Gardien, quelques kilomètres à l’ouest de Château-Richer. Deux ans après leur mariage, les cœurs de Pierre et de Marguerite se gonflent de joie lorsqu’un garçon en pleine santé, baptisé Alexis, vient bénir leur humble foyer de sa présence. Il sera bientôt rejoint d’une sœur, Anne, et de deux frères, Pierre et François.

En 1678, Pierre a 35 ans et de meilleures perspectives s’offrent à lui dans la seigneurie de Pointe-aux-Trembles (appelée aujourd’hui Neuville) située à 25 kilomètres à l’est de Québec. Bientôt un autre fils, Louis, vient se greffer à la famille Richard, puis Marie qui naît en 1682. Malheureusement, elle assombrira le temps des fêtes en mourant  le 3 janvier 1683. Elle avait à peine 7 mois.

Aux cinq enfants vivants s’ajouteront Jacques en 1684, Jean en 1686, Marie-Marguerite en 1687 et Jean-Baptiste en 1697. Seuls Jacques et Marguerite survivront car les deux autres ne verront jamais leur premier anniversaire. Pendant les 18 années qui suivirent, Pierre fut témoin du mariage de chacun de ses sept enfants et de la naissance de nombreux petits-enfants. C’est finalement en 1709, alors qu’il a 66 ans, que Pierre Richard rend son âme à Dieu. Marguerite, son épouse, lui survivra neuf ans avant de s’éteindre, à Neuville, en 1718.

Qu’est ce que Pierre Richard et Marguerite Hévain ont accompli de leur vivant? Ils étaient, à bien des égards, des gens tout à fait ordinaires. Leur plus grande contribution à la vie et à l’Histoire aura été d’avoir permis à une nombreuse descendance de suivre leurs traces.

DESCENDANCE DE PIERRE RICHARD ET DE MARGUERITE HÉVAIN

  1. Alexis, né le 29 septembre 1672 (L’Ange-Gardien) et décédé le 24 mai 1723 (Cap-Santé). Marié à Claudine Langlois le 11août 1692.

Enfants :Marie (1694), Marie-Anne (1695), Jean-François (1699), Nicolas (1700), Marie-     Angélique (1704), Louis-Joseph (1707), marie-Louise (1710), Louis-Joseph (1712).

  1. Anne, née le 29 décembre 1673 (L’Ange-Gardien) et décédée le 31 mars 1739 (Cap-Santé). Mariée à Jean-François Bertrand en 1696.
  2. Pierre, né le 11 mars 1675 (L’Ange-Gardien) et décédé le 12 mai 1729 (Cap-Santé). Marié à Marguerite Pagé le 16 novembre 1700.

Enfants : Pierre (1701), Jacques (1703), Pierre (1704), Louis (1706), Marie-Madeleine (1707), Adrien (1710), anonyme (1712), Jean-François (1714), Marie-Josephe (1715), Marie-Marguerite (1717), Joseph-Louis (1719), Joseph-Marie (1721), Jean-Baptiste (1724).

  1. François, né le 27 janvier 1677 (L’Ange-Gardien) et décédé le 12 mai 1729 (Pointe-aux-Trembles) écrasé par son moulin. Marié à Marie-Angélique Bertrand le 30 janvier 1702.

Enfants : Jacques (1702), Marie-Catherine (1702), Jean-François (1704), Marie-Angélique (1706), Marie-Louise (1708), Marie-Madeleine (1710), Pierre (1713), Marie-Anne (1714), Marie-Thérèse (1715), Marie (1718), Jean-François (1720), Marie-Charlotte (1722).

  1. Louis, né le 6 septembre 1679 (Pointe-aux-Trembles) et décédé le 4 décembre 1736 (Cap-Santé). Marié à Perrine Fournel le 12 novembre 1708.

Enfants : Isabelle (1709), François (1711), Marie-Josephe (1713), Marie-Josephe (1716).

  1. Marie, née le 29 mai 1682 (Pointe-aux-Trembles) et décédé le 3 janvier 1683 (Pointe-aux-Trembles).
  2. Jacques, né le 29 mai 1682 (Pointe-aux-Trembles) et décédé le 11 juin 1766 (Pointe-aux-Trembles). Marié à Marie-Charlotte Grenon le 21 novembre 1708.

Enfants : Marie-Charlotte (1710), Marie-Charlotte (1712), Marie-Anne (1714), Jacques (1717), Marie-Françoise (1719), François-de-Sales (1721), Marie-Josephe (1723), Jean-Baptiste (1725), Louis-Joseph (1727), Charles (1729).

  1. Jean, né le 28 septembre 1686 (Pointe-aux-Trembles) et décédé le 4 octobre 1686 (Pointe-aux-Trembles).
  2. Marie-Marguerite, née le 31 décembre 1687 (Pointe-aux-Trembles) et décédé le 20 novembre 1746 (Pointe-aux-Trembles). Mariée à Jacques Fournel en 1708.
  3. Jean-Baptiste, né le 12 mars 1691 (Pointe-aux-Trembles) et décédé le 12 juin 1691 (Pointe-aux-Trembles).